● Joseph Charles André d'ARBAUD JOUQUES - (Aix en Provence 1769 - Aix en Provence 1849) ●
dit « le marquis d'Arbaud-Jouques », baron d'Empire (1810), militaire, préfet et conseiller d'État français.
L.A.S - Paris, 21 mars 1818
1p in-4 - (18.5x24.5cm env)
" Monsieur le Marquis,
L'empressement que j'ai mis, et que Mme la Marquise de Saint Sauveur ma belle soeur a partagé
à vous offrir un premier exemplaire de mon ouvrage sur les Troubles du Gard, l'a emporté sur la nécessité
d'un dernier examen de l'ouvrage lui-même.
Je me suis apperçu de quelques fautes assés graves
etc........................... "
Très bel état de conservation - la lettre ayant été pliée en 4 par le passé, elle sera envoyée ainsi
Envoi soigné / protégé
Informations complémentaires concernant le signataire de ce document :
Joseph-Charles-André d'Arbaud-Jouques est un membre de la famille d'Arbaud, une famille de la noblesse provençale. Il est le fils aîné d'André Elzéard d'Arbaud, seigneur de Gardanne et de Jouques2, président à mortier au parlement de Provence, mort à Lyon, sur l'échafaud, en 1793 et de Gabrielle Thérèse de Milan-Forbin.
En 1791, il émigre avec ses deux frères et sert dans l'armée de Condé. Ses services lui valent la croix de Saint-Louis3.
Il est présenté à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem le 28 mai 17924 mais ne fera jamais ses caravanes et ne prononcera jamais ses vœux de frère-chevalier de l'Ordre ce qui lui permettra de se marier.
Après le coup d'État du 18 brumaire an VIII, ses frères et lui rentrent d'émigration et retrouvent l'hôtel d'Arbaud-Jouques à Aix où ils vont vivre5.
Il épouse en 1803 Joséphine Marie Charlotte de Rafélis, fille de Joseph-Marie de Rafélis de Saint-Sauveur, maréchal des camps et armées du roi, dont :
Jean Philippe Joseph André (1804-?), chevalier de l'ordre de Charles III d'Espagne, célibataire.
Augustine Marie Alexandrine Élisabeth, mariée avec Oswald d'Arnaud baron de Vitrolles, fils du ministre d'État et pair de France Eugène François d'Arnauld, dont postérité.
Caroline Elzéarine Alexandrine(1808-1869), mariée en 1829 avec Armand Sabatier baron de Lachenède, dont postérité.
Carrière
« La reconnaissance l'attachant au chef du gouvernement, il accepta des fonctions publiques dans le nouvel ordre des choses »6. Il fut nommé sous-préfet d'Aix puis préfet des Hautes-Pyrénées. Il fut nommé baron d'empire « en récompense de son dévouement à la personne de l'Empereur et de son zèle à faire exécuter les lois conscriptionnelles », rappelle Étienne Léon Lamothe-Langon7.
Il est successivement :
Sous-préfet d'Aix-en-Provence (1806-1813)
Préfet des Hautes-Pyrénées (1813-1814)
Il est préfet du département des Hautes Pyrénées à l'époque où la guerre de la coalition commence. Il développe beaucoup de zèle dans l'exécution des mesures de la conscription, envoie des forces à la première légion de l'armée d'Espagne. Il semble vouloir à force de dévouement et d'efforts fixer sur lui l'attention du gouvernement8. On loue son « zèle fervent », « son activité infatigable pour la levée des conscrits, organisés et mis sur-le-champ en mouvement, les proclamations énergiques qu'il répand avec profusion dans son département3 ». Le Moniteur déclare que « Le préfet des Hautes Pyrénées avait par une sage prévoyance et une infatigable activité mérité les plus grands éloges3. » Cette estime dont il jouit lui permet d'être conservé dans sa préfecture par le gouvernement provisoire de 1814, par le comte d'Artois et par Louis XVIII3. Lorsque Napoléon revient de l'île d'Elbe il le destitue, mais cette disgrâce ne dure pas car après les Cent-Jours le roi le nomme à la préfecture du Gard8.
Préfet de la Charente-Inférieure (22 août 1814 au 6 avril 1815)
Préfet du Gard (1815-1817)
Au plus fort de la Terreur blanche, il est nommé le 12 juillet 1815 préfet du Gard à Nîmes, à la place de Jules de Calvière, à un moment où les luttes entre catholiques et protestants sont récurrentes. Dans le cadre de ses fonctions, il se décide à employer la force, faisant paraître un décret contre les attroupements séditieux, selon lequel « toute réunion doit être dissipée par la force armée, et que la commune qui arborerait un signe séditieux, sera mise à exécution militaire9 ».
« - Tout rassemblement armé, toute troupe armée qui n'appartiendra pas, soit à un corps militaire légalement institué, soit à une garde nationale légalement organisée, et qui sera réuni dans une commune de son territoire, ou en marche et hors de sa commune, sans l'ordre écrit de ses chefs légaux, sera sur-le-champ sommé de se disperser ; et après cette sommation, en cas de refus d'y obtempérer, sera dispersé et dissous par la force militaire : ceux qui auraient fait partie de ces rassemblements et qui seraient pris et arrêtés, seraient livrés aux tribunaux compétents pour être jugés conformément aux lois.
- Tout individu qui serait porteur d'un signe de rébellion ou qui ferait entendre des cris séditieux, sera sur-le-champ arrêté comme rebelle au roi et aux lois de l'état.
- Toute commune qui arborerait un pareil signe, sera mise aussitôt à exécution militaire, et y restera jusqu'à ce quelle ait fait connaître et livré à l'autorité les chefs et les moteurs de la révolte10. »
Ce décret produisit un effet contraire à ce qui était souhaité : des bandes de verdets (arborant la cocarde verte du comte d’Artois) massacrent des Jacobins et des bonapartistes, tuent le maréchal Brune à Avignon, le général Lagarde et le général Ramel à Toulouse et s’en prennent aux protestants à Nîmes et Uzès, ainsi qu'aux acquéreurs de biens nationaux. Arbaud de Jouques ne désavoue pas les excès commis et est destitué6.
Il fut par ailleurs élu membre de l'Académie de Nîmes en 1816.
Préfet de la Côte-d'Or (1823-1829)
Préfet des Bouches-du-Rhône (1829-1830)
Conseiller d'État
Il démissionne de toutes ses fonctions le 3 août 1830.
Il est élu en 1814 membre de l'Académie des belles-lettres, sciences et arts de La Rochelle.
Titre
Baron de l'Empire par lettres patentes du 22 octobre 1810, il est autorisé11,12 à établir un majorat volontaire de 8 100 francs, sur une maison sise à Aix, sur le Cours Mirabeau, par nouvelles lettres patentes datées de Dresde du 16 mai 1813.
Décorations
Chevalier de Saint-Louis
Chevalier (1814), officier (1823) puis commandeur de la Légion d'honneur
Commandeur de l'ordre de Charles III d'Espagne
Armoiries
D'azur, au chevron d'argent, au chef d'or, chargé d'une étoile de gueules.13
Publications
1811 : Traduction et imitation de quelques poésies d'Ossian, 1 vol. in-8° ;
1818 : Troubles et agitations du département du Gard en 1815. Contenant le rapport du révérend Perrot, au Comité des ministres non-conformistes d'Angleterre, sur la prétendue persécution des protestans en France, et sa réfutation, 167 p.
Source : wikipedia
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