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Louis Joseph Lahure, né le 29 décembre 1767 à Mons (Belgique, alors dans les Pays-Bas
autrichiens) et mort le 24 octobre 1853 au château de Wavrechain-sous-Faulx (près de Valenciennes, dans
le département du Nord), est un
général d'Empire. Son nom est inscrit sur le pilier sud
de l'arc de triomphe de l'Étoile à Paris.
Biographie[modifier |
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Ses parents sont Nicolas Lahure et Marie-Thérèse du Buisson.
Il a un frère aîné, Germain Lahure, capitaine d'artillerie
(1792), né à Mons le
4 juillet 1763 ; marié à Joséphine Lannec, dont la
postérité fixée en Belgique a reçu le titre héréditaire de baron
par décret du roi des Belges du 12 septembre
1871.
Dans l'église de Wavrechain-sous-Faulx, une plaque rappelle le
souvenir du général Lahure, qui en 1795, a réussi le célèbre exploit de capturer,
avec un corps de cavalerie, la flotte hollandaise emprisonnée au
Texel par les
glaces.
La Révolution
brabançonne[modifier
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En 1787, il fait ses études à
l'Université de Louvain, lorsque éclate la
révolution
brabançonne et il s'engage alors dans les troupes
insurrectionnelles belges le 22 septembre 1787. En 1788, il est vice quartier-maître dans le
régiment du
Hainaut, puis fourrier au régiment d'infanterie du
Hainaut, et enfin sous-lieutenant. La révolution étant matée par
les forces autrichiennes (l'actuelle Belgique constituait alors les
Pays-Bas
autrichiens) en 1790, il se réfugie en France à Lille.
Soldat de la Révolution
française[modifier
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Le comité belge établi à Lille, sous la protection de la France,
y organise des compagnies, composées surtout de patriotes belges.
La guerre ayant été déclarée à l'Autriche en 1792, Lahure vola aux avant-postes à la tête
d'un régiment organisé par lui. Le 15 avril 1792, il est lieutenant dans une légion belge (une
des nombreuses
unités de volontaires étrangers au service de la France
créées à la Révolution), puis passe capitaine le 1er juin 1792.
Le 18 juin 1792, il sert dans les
armées du Nord et du Centre sous les
ordres du maréchal de France Nicolas de
Luckner, et du général Dumouriez à l'attaque de Courtrai, et s'empare
d'une pièce de canon.
Du 23 septembre au 8 octobre 1792, dans la même armée, il défend Lille. Il se renferme dans Lille pendant le
terrible bombardement de cette ville et rend d'éminents services
avec ses tirailleurs belges. Plus tard, fin novembre 1792, il sert le comte de La Bourdonnaye à la prise de la citadelle
d'Anvers, puis est nommé chef de l'un des bataillons
belges, le 9 janvier 1793, après leur
réorganisation à Bruxelles.
Le 18 mars 1793, il sert sous les
ordres du général français Auguste Picot, marquis de Dampierre, à
Neerwinden, victoire autrichienne du maréchal-prince de Saxe-Cobourg. Les
1er et 8 mai 1793, sous les mêmes ordres, il défend
Valenciennes des
attaques autrichiennes. Le 23 mai 1793, il est à la retraite du camp de Famars au sud de Valenciennes, puis
le 8 août 1793, à la retraite du camp
de César.
Du 6 au 8 septembre 1793, il sert sous
Leclaire et le général Houchard,
à la reprise de Dunkerque, à la
bataille
d'Hondschoote, où il se distingue en s'emparant d'une
batterie ennemie ; victoire sur les troupes alliées de
Frederick, duc d'York et
Albany. Le 16 octobre 1793, il sert sous les ordres de Jean-Baptiste
Jourdan, à la victoire contre les Autrichiens, à
Wattignies.
Il se bat bravement en Belgique et en Hollande durant la
campagne de 1794-1795, a un cheval tué sous lui à l'attaque de Rousselaer et sauve de l'échafaud
un jeune émigré français fait prisonnier, en le faisant évader
pendant la nuit.
Le 24 janvier 1794, passé chef du
3e bataillon de
chasseurs-tirailleurs belges à l'armée du Nord, il commande l'avant-garde de la
division Souham aux
combats de Mouscron le 14 avril
suivant. Il occupe la même fonction, aux combats de Courtrai le 11 mai
1794, de Tourcoing le 18 mai et
de Roulers le 10 juin de la
même année.
Il fait 300 prisonniers à Deinze, et le 13 juillet 1794, il s'empare de Malines, puis le 16
septembre suivant, il sert à Boxtel. Il participe au siège de Grave du 28 octobre au 28 décembre
1794.
Puis, toujours à la tête de son bataillon, il entre le premier à
Utrecht, à Amsterdam, à Haarlem, passe le
Wahal, vis-à-vis le
village de Rossune et enlève au pas de charge une redoute
renfermant deux mortiers, cinq pièces de gros calibre et une grande
quantité de munitions.
Prise de la flotte anglo-batave, arrêtée par les glaces dans
les eaux du Texel pendant l'hiver de 1795. Par Charles Louis
Mozin
Le 4 janvier 1795, il franchit le Wahal
sur la glace, s'empare d'une redoute à Goilberdingen et
enlève Buuren aux
Britanniques. Il
entre à Utrecht le 17 janvier
1795, il entre à Amsterdam le 20
janvier, et il s'empare de Haarlem le 21 janvier
suivant.
Arrivé le 22 janvier 1795 à Alkmaar devant la flotte
hollandaise du Helder, quelques bâtiments britanniques qu'y
retenaient les glaces du Zuiderzee, il exécute
le projet hardi de s'emparer de cette flotte, composée de 14
vaisseaux de guerre et de plusieurs bâtiments marchands ;
pendant la nuit, à la tête d'un escadron de hussards du 9e régiments de
hussards, il partit après avoir fait monter des
tirailleurs en croupe des cavaliers.
Au point du jour, l'escadron chargea avec intrépidité sur la
glace, et les tirailleurs s'élancèrent à l'abordage. Les équipages
surpris par cet assaut bizarre et inattendu n'essaient pas de
résister, et la flotte entière se rend à des hussards. On trouva au
Helder une grande quantité de marchandises et plusieurs ballots
d'assignats, sans doute faux, que les Britanniques y avaient
jetés.
Le 18 nivôse an III, il passe
chef de la 15e demi-brigade d'infanterie
légère, et le 18 juin 1795, il passe à l'armée de
Sambre-et-Meuse. Il est nommé chef de brigade le 5
juillet 1795 de la
1re demi-brigade provisoire de
tirailleurs, dans la division Grenier.
Prusse[modifier |
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Le 6 septembre 1795, il participe à
la prise de Dusseldorf, le 30
mars 1796, et il passe chef de
brigade de la 15e brigade légère
employée à la division Bernadotte. En juillet 1796, il sert au blocus de
Mayence, puis il est au combat d'Altenkirchen le 19 septembre 1796.
Campagne d'Italie[modifier |
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- Le 7 janvier 1797, part pour l'armée d'Italie
avec la division Bernadotte.
- Le 16 mars 1797, sert au passage du Tagliamento.
- Le 19 mars 1797, il sert à la prise de Gradisca (passage de
l'Isongo), il entre le premier dans un fort
défendu par 8000 Autrichiens, et est remarqué et mentionné par le
général Bonaparte.
- Le 23 mars 1797, occupe les mines d'Idria.
- Le 4 février 1798, passe à la division Rey à
l'armée de Rome,
pour venger l'assassinat du général Duphot.
- Passe à la brigade de François Kellerman.
- Est au combat de Civita-Castelanna où il contribue à
la défaite de Mack et de
l'armée napolitaine ; Mack attaque avec toutes ses forces la
division Macdonald qui ne comptait pas 7000 hommes. La
demi-brigade Lahure occupait les avant-postes sur trois points
différents ; attaquée par des forces redoutables, elle
soutient le choc, et les met dans une déroute complète, en
s'emparant de plusieurs pièces de canon et de tous les équipages.
Le Directoire écrit à
Lahure une lettre de félicitation et lui décerna un sabre
d'honneur.
- Le 4 décembre 1798, vainqueur à Rignano.
- Le 18 décembre 1798, sert à Monte Alto.
- Le 23 janvier 1799, participe à la prise de Naples.
- Rappelé en Lombardie au
moment de la campagne contre le baron de Kray.
- Les 17 et 19 juin 1799, sert à la bataille de La Trébie ; a la jambe
fracassée par une balle, le 19 juin.
- Le 20 juin 1799, transporté à Plaisance, il
tombe entre les mains de l'armée
russe du général Alexandre
Souvorov et est fait prisonnier.
- Le 30 juin 1799, renvoyé en France sur parole par le feld-maréchal
autrichien Mélas. Sa convalescence fut longue, il resta estropié et
ne prit que peu de part aux guerres de l'Empire.
Général[modifier |
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L'Empire[modifier |
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La Restauration[modifier |
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À la seconde rentrée de Louis XVIII, il brisa son épée en jurant
de ne jamais la reprendre. Le général Bourmont lui offrit un commandement
qu'il refusa.
- Le 13 juillet 1815, ne rend Douai que sur ordre exprès de
Louis XVIII.
- Le 13 août 1815, est mis en non activité.
- Se retire au château de Wavrechin-sous-Faulx où il étudie la
culture de la betterave.
- Le 22 juillet 1818, est fait lieutenant-général.
- Le 1er octobre 1818, est admis à la retraite
- Le 15 août 1830, est remis en activité comme commandant
de la 1re subdivision (Nord) de la
16e division militaire.
- Le 7 mars 1831, est mis en état de disponibilité.
- Le 20 mars 1831, passe lieutenant-général titulaire en
Belgique.
- Le 23 mars 1831, passe au cadre de réserve.
- Le 29 avril 1833, promu grand officier de la Légion
d'honneur.
- Le 19 juin 1834, est réadmis à la retraite.
- Le 15 juin 1842, reçu grand officier de l'Ordre de
Léopold.
- Le 1er janvier 1853, est relevé de la retraite et admis dans
la 2e section de réserve de
l'état-major général.
- Le 24 octobre 1853, il décède en son château de
Wavrechin-sous-Faulx.
Armoiries[modifier |
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Descendance[modifier