Fernand Bonnier de La Chapelle, né le 4 novembre 1922 à Alger (Département d'Alger) et mort fusillé le 26 décembre 1942 à Alger, est un résistant français.
Il est connu pour avoir assassiné le 24 décembre 1942 l'amiral François Darlan, ancien chef du gouvernement de Vichy, au pouvoir de fait en Afrique française du Nord. Cet assassinat intervient cependant alors que Darlan, depuis début novembre, a fait entrer l'Afrique française du Nord dans le camp des Alliés, notamment Américains, et contre l'Axe.
Son geste, pour lequel il est condamné à mort, change considérablement la donne politique en Afrique du Nord, aboutissant à la prise de contrôle des autorités civiles et militaires par le général Giraud et à terme à l'unification des organes décisionnels du Comité français de la Libération nationale sous l'autorité du général de Gaulle.
Il est le fils d'Eugène Bonnier de La Chapelle, officier de réserve, chevalier de la Légion d'honneur, interprète assermenté, publiciste et journaliste pour La Dépêche algérienne1. Eugène est militant de l'Action française à Alger2,3. Il travaille au moins entre 1922 et 1930 comme professeur d'italien pour la Societa Dante Alighieri4,5 et se voit même confier la gérance du journal italophone et fascisant Il Messagero di Algeri2. Il se marie avec Adrienne Atlani le 22 décembre 1930, chef d'escompte à la banque populaire d'Alger6.
Fernand aurait été lecteur de L'Action française7. Toutefois, un ancien camarade de classe, Joseph Flitz, le décrit plutôt comme républicain1. Son père confirme cette opinion : « Dans ses veines, [...] ne coulait que le sang rouge des vrais républicains »8.
Il commence ses études au collège des Dominicains de Bellevue à Meudon et est en terminale au lycée Stanislas, à Paris.
Rejetant l'armistice, il participe le 11 novembre 1940 à la manifestation anti-allemande des étudiants devant l'Arc de Triomphe. Il rejoint ensuite la zone libre en passant clandestinement la ligne de démarcation et séjourne aux chantiers de Jeunesse d'Alger. Après avoir passé son baccalauréat en 1942, il y est surpris par le débarquement allié du 8 novembre 1942, lors de l'opération Torch, Il regrette que ses camarades qui avaient participé au putsch du 8 novembre, et permis ainsi le succès du débarquement, ne l'aient pas associé à leur entreprise.