Burns naît en 1759 dans une famille modeste de l’Ayrshire, à Alloway Très tôt, il participe aux durs travaux de la ferme que tient son père, et à la mort de ce dernier, en 1784, devient à son tour métayer. En 1785, naît d’une liaison avec sa domestique un enfant naturel puis, en 1786, d’une autre union, des jumeaux également hors mariage. Telle est la situation sociale de Burns lorsque débute sa vie littéraire, à vingt-sept ans, avec la publication d’un premier recueil de ses poèmes en 1786
[R. Burns, Poems, Chiefly in the Scottish Dialect, Kilmarnock,…, qui lui vaut un succès immédiat et enthousiaste, à la fois populaire et critique. Adulé à Édimbourg, il y publie l’année suivante une nouvelle édition augmentée, mais quitte bientôt la ville et revient au travail agricole. En 1788, il se marie finalement avec la mère de ses jumeaux, Jean Armour, et obtient en 1789 un poste d’employé au service des taxes. Il se consacre alors à la collecte et à l’édition de chansons en refusant toute rétribution financière
participe à deux publications similaires : The Scots Musical…. Comme Macpherson l’avait fait vingt-cinq ans plus tôt pour le gaélique, Burns recueille les traditions orales écossaises, mais leurs expériences divergent : alors que Macpherson l’avait fait dans le seul espoir de servir sa carrière littéraire, Burns, qui s’y engage après avoir connu le succès, considère son travail – mettre des paroles sur des airs traditionnels écossais – comme un service rendu à la nation ; il s’attache à sauver et à restaurer cette tradition orale sans la dénaturer, scrupule dont Macpherson ne s’était pas embarrassé. Les airs traditionnels écossais que chacun connaît véhiculent ainsi la popularité croissante en Écosse de Burns qui leur a redonné voix. Au moyen de son œuvre, Burns se distingue ainsi par sa capacité à exprimer, au sens propre d’ailleurs de Carlyle, la voix anonyme du peuple écossais.