Diane Françoise Maria da Gloria d’Orléans, parfois nommée « Diane de France » par la littérature orléaniste, princesse d'Orléans puis, par son mariage, duchesse de Wurtemberg, est née le 24 mars 1940 à Petrópolis, au Brésil. Membre de la maison capétienne d’Orléans, elle est aussi un écrivain et une artiste française et allemande.
Diane d’Orléans est la quatrième fille et le sixième enfant d'Henri d’Orléans (1908-1999), « comte de Paris » et prétendant orléaniste au trône de France, et de son épouse la princesse franco-brésilienne Isabelle d’Orléans-Bragance (1911-2003).
Le 18 juillet 1960, Diane d'Orléans épouse, au château d'Altshausen, Carl de Wurtemberg (1936), qui devient, en 1975, chef de la Maison royale de Wurtemberg sous le nom de « Charles II de Wurtemberg ». Comme Diane, le duc Carl est un descendant du roi des Français Louis-Philippe Ier (1773-1850) dans la mesure où il est l’arrière-arrière-petit-fils de Marie d’Orléans (1813-1839), princesse de Wurtemberg.
De cette union naissent six enfants :
Friedrich, duc-héritier de Wurtemberg, qui épouse en 1993 la princesse Wilhelmine Marie de Wied (1973) d’où : Wilhelm-Friedrich (1994), Marie-Amélie (1996) et Sophie-Dorothée (1997) ;
Mathilde, duchesse de Wurtemberg (1962), qui épouse en 1988 le comte-héritier Erich von Waldburg zu Zeil und Trauchburg (1962), d’où : Marie-Thérèse (1989), Elisabeth (1990), Marie-Charlotte (1992), Hélène (1993) et Marie-Gabrielle (1996) ;
Eberhard, duc de Wurtemberg (1963), qui épouse en 2011 Désirée Copf, d'où Alexander (2010) ;
Philipp, duc de Wurtemberg (1964), qui épouse en 1991 la princesse Maria-Carolina de Bavière, duchesse en Bavière, d’où Sophie (1994), Pauline (1997), Carl-Theodor (1999) et Anna (2007) ;
Michael, duc de Wurtemberg (1965), qui épouse en 2006 Julia Ricarda Storz (1965) ;
Eléonore-Fleur, duchesse de Wurtemberg (1977), qui épouse en 2003 le comte Moritz von Goëss (1966), d'où : Zeno (2004), Flaminia (2006) et Livia (2010).
Comme son frère Henri d’Orléans (1933), actuel « comte de Paris », Diane épouse le prince Charles de Wurtemberg dans un contexte de réconciliation franco-allemande et ses fiançailles ont été largement préparées par son père et son beau-père. Pourtant, le mariage de Diane ne se fait pas sous les mêmes contraintes. Le duc et la duchesse de Wurtemberg auraient en effet préféré que leur fils épouse l’une des sœurs aînées de Diane. Mais Charles Marie est très rapidement tombé amoureux de la jeune fille, dont la réputation de sauvageonne ne l’a pas effrayé.
Depuis 1971, la « duchesse de Wurtemberg » se consacre essentiellement à l’art et pratique longuement la peinture et la sculpture. Elle a d'ailleurs réalisé plusieurs expositions en Allemagne, en France, en Espagne et en Belgique (entre 1971 et 2007). Tous les deux ans, la princesse organise également dans les jardins de son château d'Altshausen une exposition de trente jeunes artistes inconnus.
Enfin, Diane d'Orléans est à la tête d’une association caritative, « Les Enfants de la Vie », qui s'est notamment illustrée par l'octroi d'une subvention au service d'ophtalmologie de l'hôpital des Quinze-Vingts, à Paris, pour lutter contre la rétinite pigmentaire, maladie qui frappe de nombreux enfants.
Henri d'Orléans, né le 14 juin 1933 au manoir d'Anjou à Woluwe-Saint-Pierre (Belgique) et mort le 21 janvier 2019 à Paris (8e arrondissement), est le prétendant orléaniste au trône de France de 1999 à 2019.
Il est connu, à la suite de son père, sous le titre de courtoisie de comte de Paris[a], et il s'est donné celui de duc de France, qu'il a créé pour rappeler celui de duc des Francs des premiers Robertiens, et d'Hugues Capet lui-même.
Il fut prétendant orléaniste au trône de France, du 19 juin 1999 à sa mort, le 21 janvier 2019, parfois appelé « Henri VII » par ses partisans, Henri d'Orléans était considéré par les orléanistes comme le chef de la maison de France, du fait de sa position d'aîné des descendants en primogéniture mâle de Philippe de France (frère de Louis XIV, duc d'Anjou puis d'Orléans).
Biographie
Henri d'Orléans est l'aîné des fils d'Henri d'Orléans (1908-1999), qui portait lui aussi le titre de courtoisie de comte de Paris, et de son épouse Isabelle d'Orléans-Bragance.
Il se marie le 5 juillet 1957 avec la duchesse[b] Marie-Thérèse de Wurtemberg.
Études
Il a grandi à l’étranger, la loi d’exil de 1886 abrogée en 1950 interdisant à l'époque l’entrée du territoire français aux chefs des familles ayant régné en France et à leurs fils aînés (il n'était concerné qu'à partir de 1940, en tant que fils aîné du chef de la maison d'Orléans).
Bien que la loi d’exil n’ait été abolie qu’en 1950, Henri d’Orléans fut autorisé à séjourner sur le territoire français pour faire ses études au lycée Montaigne à Bordeaux dès 1947, par dérogation du président Vincent Auriol[1]. En 1953, il s’installe à Paris et poursuit durant quatre ans ses études en sciences politiques à l'institut d'études politiques de Paris (section Service public, 1957)[2].
Carrière militaire
Quelques mois après son mariage, Henri d’Orléans est appelé pour son service militaire durant la guerre d'Algérie. Il est décoré pour faits d’armes à Aïn M'lila.
Puis il signe un contrat d'engagement volontaire pour faire carrière dans l'armée.
En 1959, il est chargé de mission au secrétariat général de la Défense nationale, par décision du général de Gaulle. En 1962, Henri d’Orléans est affecté au 5e Hussards en Allemagne.
Il suit une formation d'officier aux écoles militaires de Saumur en 1963, à la suite de quoi il est affecté au 1er régiment étranger à Aubagne, de 1964 à 1966. Il sert de septembre 1966 à novembre 1967 au 1er REC, à Mers El Kebir (Algérie), après quoi il est affecté à la C.A.R no 1 de Rueil Malmaison.
En 1974, Henri d’Orléans quitte l'armée.
Carrière civile
Henri d’Orléans décide de s’intéresser aux PME-PMI désireuses d’exporter.
En 1981, il crée une association loi de 1901, le Centre d’études et de recherches sur la France contemporaine (CERFC) qu’il transforme en 1999 en Institut de la maison royale de France (IMRF).
Henri d'Orléans crée l’Institut de la maison royale de France puis succède à son père à la tête de la Fondation Saint-Louis en tant que président d’honneur en 1999 ainsi qu'à la fondation Condé qui s'occupe de personnes âgées à Chantilly.
Son secrétariat, et sa résidence parisienne se trouvent au 102bis, rue de Miromesnil (8e arrondissement). Henri d'Orléans et son épouse passent leurs vacances au Pays basque[3].
Le 18 mai 2016, le comte de Paris a fait savoir, via le magazine Point de vue, qu'il reconnaissait comme son héritier à la tête de la maison de France, son fils aîné, le comte de Clermont, et ce malgré son handicap. François d'Orléans, lorsqu'il deviendra chef de maison à la mort de son père, serait entouré d'un conseil de régence composé de son frère Jean d'Orléans, duc de Vendôme (déjà régent du dauphin depuis le 6 mars 2003), de son oncle Jacques d'Orléans, duc d'Orléans, de son cousin germain Charles-Louis d'Orléans, duc de Chartres, et de deux personnes issues de la société civile[4].
Jean d'Orléans, par un communiqué daté du 1er août 2016[5], a contesté les décisions de son père, et a fait savoir qu'il serait le prochain chef de la maison de France à la suite de son père. Il réaffirme pour cela un « acte souverain » du défunt comte de Paris (1908-1999) daté du 25 septembre 1981[6], par lequel il excluait François d'Orléans de la succession dynastique, sans possibilité d'y revenir. La mort du comte de Clermont survenue dans la nuit du 30 au 31 décembre 2017 met fin à ces querelles familiales, et dès l'annonce du décès, le comte de Paris reconnaît son fils Jean comme le nouveau dauphin de France[7].
Henri d'Orléans est président du comité de parrainage du Cercle des constitutionnalistes au côté de Jean Tulard[8].
Pour l'élection présidentielle de 2017, le comte de Paris appelle à voter pour le candidat Les Républicains, François Fillon[9].
Le 12 janvier 2018[10], le comte de Paris saisit le Conseil supérieur de l'audiovisuel pour « atteinte à la dignité humaine » et au nom « de tous les enfants handicapés » à propos de l'émission radio Les Grosses Têtes du 2 janvier 2018 au cours de laquelle des propos (proférés par Michèle Bernier et par Elie Semoun) qu'il considère comme « indignes » ont été tenus sur le handicap de son fils aîné, François, mort deux jours auparavant[11].
Mariages et descendance
Premier mariage
Le 5 juillet 1957, en la chapelle Saint-Louis de Dreux, Henri d’Orléans épouse Marie-Thérèse de Wurtemberg (née en 1934). Selon lui, ce mariage aurait été « arrangé » dans un contexte de réconciliation franco-allemande, ce qu'infirmèrent toujours son défunt père et sa sœur Diane (épouse du « duc de Wurtemberg », frère de Marie-Thérèse)[12],[13],[14],[15]. Le couple a cinq enfants (trois fils et deux filles)[16],[17] :
Marie d'Orléans (née en 1959). Épouse en 1989 le prince Gundakar de Liechtenstein (né en 1949), d'où 5 enfants : Léopoldine, Maria-Immaculata, Johann-Wenzel, Marguerite et Gabriel ;
François d'Orléans (1961-2017), titré par son père comte de Clermont en 1999, et dauphin de France en 2003 (François porte le prénom de son oncle paternel mort au combat lors de la guerre d’Algérie l’année précédant sa naissance), sans alliance ;
Blanche d’Orléans (née à Ravensbourg le 10 septembre 1962), baptisée le 15 septembre suivant en la chapelle de l'aumônerie militaire de Weingarten, filleule de la princesse Élisabeth de Wurtemberg, sa tante maternelle. Elle est titrée par son père Mademoiselle de Valois le 17 juin 2000[18], sans alliance ;
Jean d'Orléans (né en 1965), titré par son grand-père duc de Vendôme en 1987, puis par son père régent du dauphin en 2003 et dauphin de France en 2017[7]. Relève le titre de comte de Paris après la mort de son père, le 2 février 2019. Épouse civilement le 19 mars 2009, à Paris, Philomena de Tornos y Steinhart (née en 1977) et religieusement le 2 mai 2009, à Senlis, d'où 6 enfants : Gaston, Antoinette, Louise-Marguerite, Joseph, Jacinthe et Alphonse ;
Eudes d'Orléans (né en 1968), titré par son grand-père duc d’Angoulême en 1987. Épouse en juin 1999, à Dreux, Marie-Liesse de Rohan-Chabot (née en 1969), d'où 2 enfants : Thérèse et Pierre.
François et Blanche ont été victimes pendant la grossesse de leur mère de la toxoplasmose, dont ils ont gardé de graves séquelles[18].
Ce mariage a été déclaré nul par l'Église catholique le 13 novembre 2008[19]. Sur le plan civil, le comte et la comtesse de Clermont se sont séparés de corps par jugement du 23 février 1977 du tribunal de grande instance de Paris. Le même tribunal prononce leur divorce le 3 février 1984[16],[20].
Deuxième mariage
Henri d’Orléans s’est remarié civilement à Bordeaux le 31 octobre 1984 avec Micaela Cousino (1938-2022), alors âgée de 46 ans, divorcée de Jean-Robert Bœuf (1934-2014, dont un fils : Alexis Bœuf, né en 1964), fille de Luis Maximiliano Cousiño[21] et d’Antonia Quiñones de León, 4e marquise de San Carlos. Il la rencontre le 21 janvier 1974, grâce à un ami commun, l’écrivain André Couteaux.
Le premier mariage du prétendant, reconnu nul par Rome, un mariage religieux a lieu le 26 septembre 2009, en l’église Saint-Jean-Baptiste de l'Uhabia, à Arcangues (Pyrénées-Atlantiques), petite ville du Pays basque où Micaela Cousino a passé une partie de son enfance[22].
Franc-maçonnerie
Dans les années 1980, Henri d'Orléans devient membre de la Grande Loge nationale française, avant d'assumer la charge de vénérable maître de la loge « Lys de France » no 1297, attachée à la province de Lutèce. Il quitte cette dernière en 2001, lorsqu'il devient le chef de la Maison d'Orléans[23]. Il est également un ancien grand officier de la Grande Loge de la marque de France[24].
Pour l'historien Roger Dachez, Henri d'Orléans est entré en maçonnerie pour deux raisons : « une quête spirituelle, des recherches mystiques » et une seconde raison, plus politique : « la volonté de rompre avec son père et un milieu royaliste, très à droite, très catholique et hostile à la franc-maçonnerie. [...] Il se sentait proche de Bertrand Renouvin, et sa Nouvelle Action royaliste, indiquant son inclinaison [sic] pour un royalisme compatible avec les droits de l'homme »[25].
Mort, funérailles et succession
Le matin du 21 janvier 2019, jour du 226e anniversaire de la mort du roi Louis XVI, Henri d'Orléans meurt dans son appartement situé rue de Miromesnil à Paris, à l'âge de 85 ans, alors qu'il s'apprêtait à se rendre à une messe en la mémoire du défunt roi en l'Église Saint-Germain-l'Auxerrois[26]. Son décès est annoncé par son fils, Jean d’Orléans, via un communiqué publié dans la matinée. Ce dernier lui succède comme prétendant orléaniste au trône de France, et à 53 ans, devient le nouveau comte de Paris[27],[28]. Les obsèques du défunt comte de Paris ont lieu à Dreux le 2 février 2019. Diverses personnalités y assistent, telles la reine émérite Sophie d'Espagne, l'ancienne impératrice d'Iran Farah Pahlavi, le prince Albert II de Monaco, le journaliste Stéphane Bern, ou encore le prince héritier du Maroc[29].
Henri d'Orléans, comte de Paris, est inhumé en la Chapelle royale de Dreux, aux côtés de sa mère, Isabelle d'Orléans-Bragance, dans la crypte circulaire.
Armes, blasons devises
Henri d’Orléans fait usage des pleines armes de France (« d'azur à trois fleurs de lis d'or »), en tant que chef de la maison de France.
Titulature
Les titres de comte de Paris et de duc de France, portés par l'aîné des Orléans, ainsi que les autres titres portés par des cadets de la maison d’Orléans (attribués par l'aîné des Orléans) n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie.
Henri, comte de Paris, duc de France
Description de l'image Grand Royal Coat of Arms of France.svg.
Formules de politesse Indirecte Son Altesse Royale
Directe Votre Altesse Royale
Alternative Monseigneur
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14 juin 1933 - 25 août 1940 : Son Altesse Royale le prince Henri d’Orléans ;
25 août 1940 - 5 juillet 1957 : Son Altesse Royale le dauphin de France ;
5 juillet 1957 - 31 octobre 1984 : Son Altesse Royale le dauphin de France, comte de Clermont ;
Le 30 juin 1957, son père Henri d’Orléans lui attribue le titre de comte de Clermont en référence au dernier fils de saint Louis, Robert de France, ancêtre de la branche capétienne de la maison de Bourbon, dont est issue au XVIIe siècle celle d’Orléans. La titulature devenait effective à l'instant du mariage[30],[1].
31 octobre 1984 - 31 octobre 1990 : Son Altesse Royale le comte de Mortain ;
Le 31 octobre 1984, en raison de son divorce, son père lui retire le titre de comte de Clermont pour lui donner celui de comte de Mortain, dont Henri d’Orléans n'a jamais fait usage.
31 octobre 1990 - 19 juin 1999 : Son Altesse Royale le dauphin de France, comte de Clermont ;
Par la suite son père le titre de nouveau comte de Clermont par lettre du 31 octobre 1990, rendue publique le 7 mars 1991.
19 juin 1999 - 21 janvier 2019 : Son Altesse Royale le comte de Paris, duc de France
Depuis la mort de son père, les royalistes orléanistes le considèrent comme le chef de la maison d’Orléans, du fait de sa position d’aîné des descendants en primogéniture mâle de Philippe de France (1640-1701) (fils de France, frère puîné de Louis XIV). Il a alors pris le titre de courtoisie de comte de Paris (son père ayant émis le souhait que l'aîné des Orléans, comme chef de la maison de France, porte ce titre à l’avenir) auquel il a ajouté celui de duc de France.
Le tribunal administratif de Paris a jugé en juin 2009 qu'aucune autorité de la République française ne dispose du pouvoir d'attribuer, de reconnaître, confirmer ou vérifier le titre de prince attribué aux membres des familles ayant régné en France[31]. Toutefois, sur la carte d'identité d'Henri d'Orléans est noté dans la case patronyme : Prince d'Orléans, Comte de Paris[32].
Henri d’Orléans a adopté le titre de duc de France, inédit à l’époque moderne, à la mort de son père en 1999. Des ouvrages généalogiques des XVIe[33],[34] au XVIIIe[35],[36] siècles considèrent que le titre de duc de France (sic) fut porté par plusieurs princes et souverains entre les IXe et XIe siècles. Néanmoins, et contrairement au titre de comte de Paris, celui de duc de France est essentiellement livresque, le titre historique étant celui de duc des Francs. De la même façon, le titre de roi de France est parfois attribué, a posteriori, aux premiers capétiens qui portaient, historiquement, celui de roi des Francs.
Querelles dynastiques françaises
Henri d’Orléans est contesté dans ses droits de successeur possible des rois de France et de Navarre par les légitimistes qui, tenant pour nulle la renonciation de Philippe V (ainsi qu'il la considérait lui-même), petit-fils de Louis XIV, extorquée par la Grande-Bretagne pour les traités d'Utrecht, et récusant le principe d'exclusion des princes devenus étrangers (et de leur descendance) dont excipent les orléanistes, considèrent que, selon les lois fondamentales de succession « de mâle en mâle par ordre de primogéniture » et d'indisponibilité de la Couronne, l'héritier légitime du trône de France en cas de rétablissement de la monarchie serait le chef de la maison de Bourbon, aîné des Capétiens.
Article détaillé : Querelles dynastiques françaises.
S'impliquant davantage que ses prédécesseurs Orléans dans ces querelles, le comte de Paris laisse publier sur le site[37] de son Institut de la maison royale de France (acception orléaniste de ladite maison) un article[38] du journaliste Nicolas Kayanakis (paru dans L'Action française 2000 pendant l'été de l'an 2000) mettant en cause la filiation agnatique capétienne de l'infant François de Paule de Bourbon (1794-1865) – fils du roi d'Espagne Charles IV, et par là même celle du duc d'Anjou, du roi d'Espagne et des ducs de Séville et de Santa Elena (es). Le marquis de la Floresta (en) (chroniqueur roi d'armes de Castille-et-León) réagit[39] à cette « insulte directe à Sa Majesté le roi d'Espagne », en qualifiant de « particulièrement abject » l'article de L'Action française 2000, et en affirmant que le secrétariat du comte de Paris aurait « envoyé le texte intégral de l'article à toutes les maisons royales européennes », « le convertissant en un manifeste public politico-dynastique ».
En 2014, Henri d’Orléans reprend sous sa propre plume ces insinuations de filiation adultérine supposée du troisième fils de Charles IV, en y ajoutant des allusions concernant cette fois une filiation adultérine supposée du roi Alphonse XII, puisque le prétendant orléaniste écrit ceci dans un communiqué[40] au directeur de la rédaction du Figaro (en réponse à un article de Stéphane Bern paru le 24 avril 2014) : « le Sang de France disparut de la descendance de la reine Marie-Louise et de celle de la reine Isabelle II. Il faut attendre le mariage du comte de Barcelone avec ma tante Maria de las Mercedes de Borbon pour que le Sang de France coule à nouveau dans le cœur du roi Juan Carlos, par le truchement d'une princesse de Bourbon, mais aucunement dans celui du jeune Luis Alfonso, puisque ni son père, ni son grand père ne détenaient une goutte du Sang de France et ni sa mère, petite fille de Franco ». Le comte de Paris réitère l'année suivante cette contestation de la filiation agnatique ou de l'ADN du chromosome Y[41] des Bourbons descendant du roi Charles IV et de son petit-fils le roi François d'Assise, avec un autre communiqué[42], en réponse à un autre article de Stéphane Bern (paru dans Le Figaro Magazine le 17 juillet 2015) : « L’honnêteté voudrait que l’on creuse aussi plus avant la légitimité capétienne des Bourbons d’Espagne. L’Histoire nous dit que depuis le règne des reines Marie-Louise et Isabelle II, le sang capétien ne coule plus dans les veines de leurs successeurs, sauf dans celles du roi Juan Carlos grâce au mariage de son père avec donà Maria d’Orléans Montpensier ». La même rumeur d'illégitimité a couru sur le compte de Henri d'Orléans (1908-1999), père de Henri d'Orléans (1933-2019). On en trouve trace sous la plume de Stéphane Bern dialoguant avec Diane d'Orléans : « le comte de Paris dont la rumeur publique ne cessait de dire qu'il était le fils du duc de Bernis. Une blague circulait : « Où est le duc de Bernis ? » « II court à sa Guise ! » répondait-on, car ma grand-mère, Mioul, portait le titre de duchesse de Guise. Ce genre d'histoires a toujours couru dans les familles royales et, si cela peut expliquer psychologiquement la fuite en avant de mon père (...) »[43] et d'Alfred Baudrillart : « Mme Le Tourneur d'Ison, royaliste, mais détachée de l'AF, ne craint pas de prétendre que l'AF tient le duc et la duchesse de Guise par la menace de dévoiler publiquement l'inconduite de la duchesse de Guise, si longtemps la maîtresse du comte de Bernis. »[44]
Procédures judiciaires
Port des armes pleines de France
En 1987, Henri d'Orléans, comte de Clermont, a engagé une action judiciaire[45], afin de faire interdire à Alphonse de Bourbon (1936-1989), alors chef de la branche aînée de la maison de Bourbon, de porter les armes pleines de France, arguant que les Bourbons se servaient d'un « symbole de la France » à son préjudice.
Nota bene : les armoiries étant des accessoires du nom de famille en droit civil français, un tribunal de la France républicaine est parfaitement habilité à juger d'une usurpation de cet accessoire, mais ce même tribunal est évidemment incompétent pour juger de la querelle dynastique.
Henri d'Orléans a été débouté de sa demande par décision du TGI Paris du 21 décembre 1988[46].
Précautions du tribunal :
le tribunal rappelle que les armoiries en question ne sont plus que des emblèmes privés et non un symbole de la France, comme les qualifiait le conseil de Henri d'Orléans ;
le tribunal se reconnaît compétent sur le litige héraldique ;
le tribunal précise qu'il n'a pas compétence, en revanche, pour arbitrer la querelle dynastique : « Attendu qu'il n'appartient pas à une juridiction de la République d'arbitrer la rivalité dynastique qui sous-tend en réalité cette querelle héraldique ».
Le tribunal reconnaît :
l'appartenance de ces armes à la Maison de Bourbon, pas seulement aux aînés mais à toute la famille[47] et qu'au sein de cette maison, les princes de la maison d'Orléans forment la branche cadette des Bourbons ;
que, selon les anciennes coutumes, l'usage de ces armes était réservé aux aînés, alors que les cadets devaient y ajouter un lambel ;
que les Bourbons d'Espagne les ont portées pleines (sans brisure) depuis la fin du XIXe siècle, sans que les Orléans ne protestent ;
que le premier comte de Paris en a fait de même et au même moment, à la suite du décès du comte de Chambord ;
que Henri d'Orléans n'a pu apporter la preuve qu'il ait subi un préjudice.
Les Orléans demeurent libres de porter les armes, sans lambel puisque les armoiries appartiennent à toute la famille[47].
Cette décision sera confirmée par la cour d'appel de Paris, 22 novembre 1989 (appel de TGI Paris 21.12.1988 ; D.90, I.R. 4 ; JCP 90.II.21460 ; GP 08.03.1990)[45].
À noter que, moins d'une décennie plus tard, dans une affaire qui ne concernait cette fois que les Orléans (vente publique d'objets mobiliers) et non les Bourbons, la Cour de cassation n'a pas cru utile de prendre les mêmes précautions de forme que le tribunal de grande instance de Paris, relativement à la « querelle de succession » : dans son arrêt du 29 mars 1995, la juridiction suprême parle ainsi du « comte de Paris » et de « la succession de Jean III, Duc de Guise, chef de la Maison de France »[48], désignant Jean d'Orléans et son fils par leur titre de courtoisie, sans naturellement que cela entraîne une reconnaissance juridique[49] de ces titres par la cour, s'agissant de titres non authentifiables[50] par le Sceau de France, et ne pouvant donc faire l'objet d'un arrêté d'investiture par le ministre de la Justice.
Relèvement du nom de Bourbon
Henri d'Orléans a demandé à substituer à son nom patronymique d'Orléans celui de de Bourbon, souhaitant s'attribuer le nom d'apanage du père du roi Henri IV. Cette requête a été rejetée le 29 mars 2000 par le tribunal de grande instance de Paris[51], refus confirmé le 1er février 2001 par un arrêt de la 1re chambre de la Cour d'appel de Paris[51], arrêt entériné le 30 septembre 2003 par la Cour de cassation[51],[52].
Titre de comte de Paris et usage des armes pleines de France
Par une ordonnance du 5 janvier 2009, le tribunal de grande instance de Paris fait droit à une demande d'Henri d'Orléans d'interdire à un tiers d'user de la dénomination « Comte de Paris » (figurant sur la carte d'identité du prétendant, renouvelée en 2002) et enjoint à ce tiers, sous astreinte, de retirer la mention des pleines armes de France, illustrant son site Internet[53].
Polémique autour des armoiries et du Sacré-Cœur
Le 23 juin 2018[54], lors de l'inauguration d’une statue représentant Saint Louis enfant, dans l'église parisienne de Saint-Germain-l’Auxerrois — l'ancienne paroisse du Louvre —, il déclare consacrer officiellement la France au Sacré-Cœur et annonce sa décision de modifier les armes de France en les frappant, en abyme, de l'image du Sacré-Cœur[55].
Décorations
Décorations françaises officielles
Ordre national de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d’honneur à titre militaire (nommé par décret du 30 avril 2008, décoré le 18 mai 2009)[56],[57],[58]
Ordre de la Valeur militaire Croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze (décoré le 8 mai 1959), en raison de ses actions et faits d’armes pendant la guerre d’Algérie[58],[59]
Croix du combattant Croix du combattant[58]
Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique du Nord Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique du Nord avec agrafe « Algérie
Marie-Thérèse de Wurtemberg, née Marie Therese Herzogin von Württemberg le 12 novembre 1934 à Altshausen (Allemagne), qui porte le titre de courtoisie de duchesse de Montpensier, est la première épouse d'Henri d’Orléans, et mère de Jean d'Orléans, actuel prétendant orléaniste au trône de France.
Biographie
Famille
Marie-Thérèse Nadejda Albertine Rose Philippine Marguerite Christine Hélène Martine Léopoldine de Wurtemberg (en allemand : Marie Therese Nadejda Albertine Rosa Philippine Margarethe Christine Helene Josepha Martina Leopoldine Herzogin von Württemberg), née au château d'Altshausen, le 12 novembre 1934, est la troisième fille et la quatrième des six enfants de Philippe Albert (1893-1975), duc de Wurtemberg, et de sa seconde épouse l'archiduchesse Rose-Marie de Habsbourg-Toscane (1906-1983)[1].
Le 15 novembre 1934, elle est baptisée et reçoit comme parrain son oncle paternel le duc Albrecht Eugen de Wurtemberg (1895-1954) et comme marraine la princesse Nadejda de Bulgarie (1899-1958), épouse de ce dernier[2].
Parmi ses ancêtres figurent :
Charles Quint roi d'Espagne et empereur du Saint Empire de 1516 à 1558.
Louis XIV (1638-1715), roi de France de 1643 à 1715.
Marie-Thérèse d'Autriche, Impératrice, reine de Bohême et de Hongrie (1717-1780),
Charles X, roi de France de 1824 à 1830.
Louis-Philippe Ier (1773-1850), roi des Français de 1830 à 1848.
Elle est la sœur de Charles de Wurtemberg, prétendant (de 1975 à 2022) au trône de Wurtemberg, qui a épousé Diane d'Orléans, sœur du « comte de Paris ».
Mariage et descendance
Le 5 juillet 1957, à 22 ans, Marie-Thérèse de Wurtemberg épouse civilement à Dreux, puis religieusement à la chapelle royale de Dreux, le prince Henri d'Orléans, comte de Clermont, et devient dès lors comtesse de Clermont. De cette union sont issus[3],[4] :
Marie d'Orléans (née en 1959), épouse en 1989 le prince Gundakar de Liechtenstein (dont cinq enfants) ;
François d'Orléans (1961-2017), dauphin de France et comte de Clermont (sans alliance) ;
Blanche d’Orléans (née à Ravensbourg le 10 septembre 1962), titrée par son père Mademoiselle de Valois le 17 juin 2000[5], sans alliance ;
Jean d'Orléans, duc de Vendôme puis comte de Paris (né en 1965). Chef dynastique de la maison d'Orléans, il épouse en 2009 Philomena de Tornos y Steinhart (dont six enfants) ;
Eudes d'Orléans, duc d'Angoulême (né en 1968), épouse, en 1999, Marie-Liesse de Rohan-Chabot (dont deux enfants).
Légalement séparé depuis le 23 février 1977, le couple divorce le 3 février 1984 et son ex-beau-père (du point de vue civil), Henri d'Orléans, comte de Paris, lui octroie le titre de courtoisie de duchesse de Montpensier[2],[6]. Le mariage religieux est déclaré canoniquement nul le 13 novembre 2008[7].
Résidence
Marie-Thérèse de Wurtemberg habite à Dreux dans la maison dite « Danican Philidor », près de la Chapelle royale[8].
La maison « Danican Philidor » est la maison natale de François-André Danican Philidor, compositeur et joueur d'échecs français. Elle est restaurée en 1978 pour permettre à la duchesse de Montpensier et ses cinq enfants d'y passer à l'époque les week-ends et les vacances[9].
Titulature et décorations
Titulature
Les titres portés actuellement par les membres de la maison d'Orléans n'ont pas d'existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie.
12 novembre 1934 - 5 juillet 1957 : Son Altesse Royale la duchesse Marie-Thérèse de Wurtemberg (naissance) ;
5 juillet 1957 - 22 février 1984 : Son Altesse Royale la comtesse de Clermont, dauphine de France (par mariage avec le prince Henri d'Orléans, comte de Clermont et dauphin de France pour les orléanistes) ;
Depuis le 22 février 1984 : Son Altesse Royale la duchesse de Montpensier (à la suite de son divorce et afin de confirmer son appartenance à la maison de France, son ex-beau-père, le comte de Paris lui donne ce titre comme mère des « enfants de France » pour les orléanistes[10]).
Décorations dynastiques étrangères
Ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges Dame grand-croix de justice de l’ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges (maison de Bourbon-Siciles, 25 octobre 1961)
Henri d'Orléans, né le 5 juillet 1908 au Nouvion-en-Thiérache (Aisne) et mort le 19 juin 1999 à Cherisy (Eure-et-
Loir), est le prétendant orléaniste au trône de France de 1940 à 1999. Il portait le titre de courtoisie de comte de Paris2.
Il est un descendant de Louis XIII et aussi de Louis XIV par Françoise Marie de Bourbon, fille légitimée que celui-ci a eu avec Madame de Montespan.
De 1940 à 1999, il devient le prétendant orléaniste au trône de France, parfois appelé « Henri VI » par ses partisans, le comte de Chambord, petit-fils du roi Charles X, ayant été surnommé « Henri V ».
Henri d'Orléans naît au Nouvion-en-Thiérache, dans l'Aisne le 5 juillet 1908, quatrième enfant et seul fils de Jean d'Orléans (1874-1940), d'une branche cadette de la quatrième maison d'Orléans, et de sa cousine germaine Isabelle d'Orléans (1878-1961), sœur du chef de la maison d'Orléans, le duc d'Orléans, Philippe d'Orléans (1869-1926), le « Philippe VIII » des orléanistes, soit la majorité des monarchistes de l'époque. Son prénom, Henri, jusque-là peu courant dans la maison d'Orléans, rappelle celui de son oncle, l'explorateur Henri d'Orléans, mort quelques années plus tôt. Il a également trois sœurs aînées.
Il est baptisé au Nouvion-en-Thiérache le 25 novembre 1908 et reçoit pour parrain son oncle, Ferdinand d'Orléans (1884-1924), et pour marraine sa tante, Marie d'Orléans (1865-1909).
Il passe la plus grande partie de son enfance dans le nord du Maroc dans des propriétés que son père a achetées. Il voyage en France, en Espagne, en Sicile et ailleurs en Europe à l'occasion de voyages de famille3.
Le « principe royal français » porté par ses cousins le duc d'Orléans et son frère, le duc de Montpensier, finit par faire de lui leur jeune héritier. Ni le premier ni le second n'ont de fils. C'est pourquoi, à la mort du duc d'Orléans, le duc de Guise et son fils âgé de 18 ans sont contraints à s'exiler.
Il devient en effet interdit de territoire national en vertu de la loi d'exil de 1886 qui interdit le territoire national au chef des maisons royales ou impériales ayant régné en France, ainsi qu'à leur fils aîné. Il habite donc en Belgique, au Maroc, en Espagne et enfin au Portugal. Il poursuit ses études en mathématiques et en sciences à l'Université de Louvain en 1924, puis de droit entre 1926 et 1928. Par ailleurs il est entouré de précepteurs comme l'abbé Thomas, l'économiste Charles Benoist ou le général Henri de Gondrecourt.
En 1929, son père le proclame comte de Paris, titre de courtoisie qu'il conservera jusqu'à sa mort et sous lequel il fut le plus connu.
En 1931, Henri d'Orléans épouse, à Palerme, sa cousine la princesse Isabelle d'Orléans et Bragance (1911-2003), connue sous le titre de « comtesse de Paris ». Le mariage est célébré par le cardinal Luigi Lavitrano, à l'époque archevêque de Palerme, avec pour témoins : Carlos de Borbón y Orléans (cousin germain du comte de Paris, fils de la princesse Louise d'Orléans (1882-1958), le duc des Pouilles, Pierre-Gaston d'Orléans-Bragance (frère de la comtesse de Paris) et le prince Adam Ludwik Czartoryski (petit-fils du prince Louis d'Orléans, duc de Nemours)4. Leur première fille, aînée de leurs 11 enfants, naît dès 1932.
En novembre 1937, au nom de son père le duc de Guise et de la maison d'Orléans, le comte de Paris désavoue l'Action française, dirigée par Charles Maurras, et rompt ainsi avec l'extrême-droite. Depuis quelques années, Henri d'Orléans et Maurras étaient en désaccord, notamment depuis le lancement de la revue Courrier royal par Henri. Ce dernier n'hésitait pas en effet à prendre des positions opposées à l'Action française, quitte à perdre une grande partie de ses lecteurs.
En dépit de la loi d'exil, il séjourne en France clandestinement à plusieurs reprises, dont la première fois en 1938. En octobre 1938, il organise une conférence de presse clandestine près de Pontoise avec l'aide de ses partisans, dont Louis Emery, chez qui a lieu cet événement qui fera la « Une » de tous les journaux. Ainsi, dans Le Populaire du 22 octobre 1938, le journaliste raconte comment il a « été “kidnappé” par le comte de Paris » : « On répartit une vingtaine de journalistes entre six ou sept voitures. Chacune de celles-ci prend une route différente… Près de Pontoise… Une gentilhommière en briques rouges, au milieu d'un grand parc. Tout le monde descend. Un homme se précipite à notre rencontre. C'est le propre frère du colonel de La Rocque, l'homme de confiance de la maison. »5 Paris-Soir raconte aussi cet événement à la Une de son édition du 22 octobre 1938 : « Malgré la loi d'exil, le comte de Paris revient en France pour lancer une proclamation. Il arrive secrètement en avion aux environs de Paris, prend une coupe de champagne avec les journalistes convoqués et repart aussitôt par la voie des airs ». Le journaliste, Rochat-Cenise, ajoute : « Un petit village, un village de France avec des maisons grises au milieu d'arbres encore verts. Un château charmant avec un grand parc et quinze journalistes dans ce château… J'ai une seconde demande à vous adresser, c'est de ne jamais dévoiler l'endroit où vous êtes réunis ici. » Pour lui, commentant les accords de Munich, « le diktat allemand est une humiliation sans précédent dans notre histoire »6.
En 1940, il succède à son père, mort en exil ; nouveau prétendant du trône de France, il fait alors usage des pleines armes de France (d'azur à trois fleurs de lis d'or). Jusqu'en 1926, il portait les armes traditionnelles de la maison d'Orléans (de France au lambel d'argent à trois pendants), puis celles de dauphin de 1926 à 1940.
Désireux de servir son pays, alors que la loi d'exil le lui interdisait, il fut autorisé le 21 mars 1940 par Paul Reynaud à s'engager dans la Légion étrangère, au début de la Seconde Guerre mondiale, sous le nom d'Henri Robert Orliac7, patronyme déjà emprunté en 1909 par le duc de Guise, prétendant au trône de France et son épouse, lors de leur installation au Maroc (Orliac était le nom du « clairon » d'un autre Henri d'Orléans, plus connu par son titre de duc d'Aumale)8.
Jean d'Orléans, duc de Guise.
Isabelle d'Orléans, duchesse de Guise.
Il se rend à Vichy, y rencontre peut-être Pétain, et se voit éconduire par Laval qui lui propose le cadeau empoisonné du ministère du Ravitaillement9 ; on ne sait trop quelle fut la réponse du prince, mais il est certain qu'il n'exerça jamais cette charge.
Il écrit en juillet 1941 un « Message aux monarchistes français », qui appelle à soutenir le maréchal Pétain10.
À Alger, en novembre-décembre 1942, une conspiration s'organise par le résistant Henri d'Astier de La Vigerie visant à permettre à Henri d'Orléans de prendre la place de l'amiral Darlan, jugé trop proche du Reich, et former un gouvernement d'union dans lequel de Gaulle aurait dirigé les affaires politiques et Giraud les affaires militaires.
En juillet 1946, il s'installe au Portugal. Il choisit de se positionner au centre, proche de la démocratie chrétienne qui, avec le MRP, semblait avoir le vent en poupe. Pour diffuser ses idées, il créa un Bulletin d'information qui attira des collaborations comme celles de Bertrand de Jouvenel, Gustave Thibon et Michel de Saint Pierre11. En 1947, il publie un livre, Entre Français, destiné à se faire connaître de la population12. Le 5 février 1948, il présenta l'Esquisse d'une constitution monarchique et démocratique, qui comportait notamment trois propositions13 :
La place du monarque comme arbitre au-dessus des partis ;
Le recours aux consultations populaires par la voie du référendum ;
L'institution des « délégués du peuple » ; ces derniers auraient été élus au suffrage universel, au scrutin uninominal à un tour, ne se seraient jamais réunis en assemblée mais auraient été consultés simultanément sur les projets de loi.
En 1975, le comte de Paris crée la fondation Saint-Louis pour préserver ce qui reste des immenses biens de la maison d'Orléans. Il administre aussi la fondation Condé, centre de gériatrie à Chantilly avec le concours de Monique Friesz (1922-2017), proche des éditeurs Firmin-Didot, qui fut sa gouvernante, sa secrétaire et sa dame de compagnie, qui lui fut présentée en 1974 lors d'un déjeuner à la fondation Condé à Chantilly, en présence du gendre de celle-ci, Arsen Gedik, et sa fille Chantal, baronne de Sambucy de Sorgue.
En 1976, le comte de Paris quitte le domicile conjugal et s'installe avec Monique Friesz, la gouvernante venue à son chevet pour le choyer après des problèmes cardiaques et qui deviendra sa compagne jusqu'à la fin de sa vie.
Le dernier fils du comte de Paris, Thibaut, est impliqué dans une affaire ténébreuse de cambriolage qui ne sera jamais parfaitement élucidée.
Lors de la première cohabitation (1986-1988), le comte de Paris se prononce à plusieurs reprises en faveur de François Mitterrand, qui est une vieille connaissance : jeune étudiant, le futur président de la République avait fait le voyage du Manoir d'Anjou, près de Bruxelles (résidence des Orléans en exil), durant les années 1930. Henri d'Orléans lui est également reconnaissant de lui avoir manifesté une réelle considération, lors des cérémonies du Millénaire capétien (1987), comme l'a souligné le préfet Cyrille Schott31, ancien conseiller technique à l'Élysée (qui fut chargé de superviser les cérémonies du Millénaire capétien et servit de relai entre les deux hommes).
En septembre 1987, très médiatiquement et à l'occasion du Millénaire capétien, devant des milliers de fidèles invités, le comte de Paris titre ses petits-fils Jean et Eudes, respectivement duc de Vendôme et duc d'Angoulême, lors d'une grande cérémonie solennelle célébrée au château d'Amboise. Il présente alors Jean d'Orléans, comme son successeur spirituel à la tête de la quatrième maison d'Orléans.
En 1992, avec un an de retard, le comte et la comtesse de Paris, séparés de corps et de biens depuis 1986, fêtent publiquement en la chapelle royale Saint-Louis de Dreux leurs noces de diamant (60 ans de mariage).
Le 5 juillet 1998, le comte de Paris célébre ses 90 ans au château d'Amboise ; ce fut sa dernière réunion de famille, entouré du Gotha, où Albert de Monaco représenta son père (apparenté par les Polignac) et de bon nombre des siens, malgré les querelles étalées dans la presse française et internationale.
Le 19 juin 1999, le jour du mariage civil célébré à Dreux d'Eudes, duc d'Angoulême, avec Marie-Liesse de Rohan-Chabot, « l'ultime prétendant » (François Broche) meurt au domicile de sa dernière compagne, Monique Friesz, à Cherisy, en Eure-et-Loir, à l'âge de 90 ans.
Ses obsèques sont célébrées le 21 juin 1999 à la chapelle royale Saint-Louis de Dreux, où il est inhumé dans la crypte centrale auprès de son fils François. L'ensemble des maisons souveraines européennes y sont présentes ou représentées.
La comtesse de Paris sera inhumée en juillet 2003 dans cette même crypte.
Isabelle d’Orléans-Bragance, née à Eu (Seine-Maritime) le 13 août 1911 et morte à Paris (16e arrondissement) le 5 juillet 2003, est l'épouse d'Henri d’Orléans. Au titre d'épouse du prétendant orléaniste au trône de France, de 1940 à 1999, elle porte le titre de courtoisie de comtesse de Paris.
Son état civil complet est Isabelle Marie Amélie Louise Victoire Thérèse Jeanne d'Orléans et Bragance. Elle est baptisée à Eu le 15 août 1911. Ses parrain et marraine sont ses grands-parents paternels, Gaston d’Orléans, comte d'Eu, et Isabelle du Brésil, princesse héritière du Brésil (1846-1921).
Isabelle d’Orléans-Bragance est la fille aînée du prince Pierre-d’Alcántara d’Orléans-Bragance (1875-1940) et de son épouse, née comtesse Élisabeth Dobrzensky de Dobrzenicz (1875-1951). Elle passe une grande partie de son enfance en Normandie, au château d'Eu, en compagnie de ses parents et de ses grands-parents, soumis à la loi d'exil qui touche l'ancienne famille impériale brésilienne.
Le 8 avril 1931, elle épouse son cousin Henri d’Orléans (titré à sa majorité comte de Paris par son père Jean d'Orléans, duc de Guise). Le mariage, célébré par le cardinal Luigi Lavitrano — à l'époque archevêque de Palerme —, a pour témoins : Charles de Bourbon (it) (cousin germain du comte de Paris et fils de Louise d'Orléans), le duc des Pouilles, Pierre-Gaston d'Orléans-Bragance (frère de la comtesse de Paris) et le prince Adam Ludwik Czartoryski (petit-fils de Louis d'Orléans, duc de Nemours)1. Le comte de Paris et la comtesse de Paris ont eu onze enfants :
Isabelle (née en 1932), comtesse de Schönborn-Buchheim ;
Henri (1933-2019), chef «dynastique de la maison d’Orléans à la mort de son père en 1999 ;
Hélène (née en 1934) ;
François (1935-1960) ;
Anne (née en 1938), duchesse de Calabre ;
Diane (née en 1940), duchesse de Wurtemberg ;
Michel (né en 1941), comte d'Evreux ;
Jacques (né en 1941), duc d'Orléans ;
Claude (née en 1943), duchesse d'Aoste ;
Chantal (née en 1946) ;
Thibaut (1948-1983), comte de la Marche.
Elle participe très activement à des voyages en province après la loi de fin d'exil de 1950[réf. nécessaire].
Comme épouse puis veuve d'Henri d'Orléans (chef de la maison d’Orléans et prétendant au trône pour les orléanistes), Isabelle d'Orléans-Bragance faisait usage des pleines armes de France accolées aux armes impériales brésiliennes (Orleans e Bragança).
Dès les années 1970, la comtesse de Paris s'installe dans un vaste appartement parisien, situé dans un immeuble du 8e arrondissement appartenant à la famille d’Orléans, séjournant régulièrement dans le pavillon Montpensier situé dans la partie privée du parc du château d'Eu.
Elle partage son temps entre sa famille, ses multiples activités mondaines et sollicitations, l’écriture et de nombreuses associations dont elle s'occupe, au premier rang desquels l’Association des amis du Musée Louis-Philippe du château d’Eu, dont elle était la présidente-fondatrice depuis 1985 et le prix littéraire Hugues-Capet.
Isabelle d’Orléans-Bragance publie ses mémoires, en 1978 et 1981 et des biographies historiques comme Blanche de Castille ou Marie-Amélie, reine des Français, ainsi que des ouvrages autobiographiques comme Mon bonheur d’être grand-mère (1995) et L’Album de ma vie (2002).
Morte le 5 juillet 2003, Isabelle d’Orléans-Bragance est inhumée dans la chapelle royale Saint-Louis de Dreux, nécropole des Orléans. Ce domaine est ouvert à la visite.
Princess Isabelle of Orléans-Braganza, Countess of Paris (Isabelle Marie Amélie Louise Victoire Thérèse Jeanne; Eu, Seine-Maritime, 13 August 1911 – Paris, 5 July 2003), was a French historical author and consort of the Orléanist pretender, Henri, Count of Paris.
The eldest daughter of Dom Pedro de Alcântara of Orléans-Braganza, Prince of Grão-Pará, sometime heir to the throne of the Empire of Brazil (1875–1940) and of his wife, Countess Elisabeth Dobrzensky of Dobrzenicz (1875–1951), Isabelle was born in a pavilion of the Château d'Eu in Normandy.[1] She was christened as namesake of her paternal grandmother, Isabel, Princess Imperial of Brazil, elder daughter and heir of the deposed Emperor Pedro II of Brazil.
In 1891 Dom Pedro de Alcântara became Prince Imperial of Brazil to the royalists upon the death of the emperor in exile, his mother having become the claimant. In 1908 he married a Bohemian noblewoman in the presence of his parents, although his mother withheld dynastic approval as head of the imperial family in exile. Therefore, Dom Pedro renounced the succession rights of himself and his future descendants to the abolished Brazilian throne.[2] By agreement with the head of the House of Orléans, to which he belonged paternally, he and his issue continued to use the title Prince/ss of Orléans-Braganza.[2]
After the deaths of her maternal grandparents, Isabelle's parents moved from the Pavillon des Ministres on the castle grounds into the main building of the Chateau d'Eu, spending winter months in a town house in Boulogne-sur-Seine. In 1924, her father's cousin, Prince Adam Czartoryski, placed at the family's disposal apartments in the palatial Hotel Lambert on the Île Saint-Louis, where Isabelle and her siblings undertook studies.[3] The family traveled extensively, however. Much of Isabelle's early youth was spent on visits to her maternal relatives, at their large estate at Chotěboř, Czechoslovakia, at Attersee in Austria, and at Goluchow in Poland. With her father, Isabelle visited Naples, Constantinople, Rhodes, Smyrna, Lebanon, Syria, Cairo, Palestine and Jerusalem.[3]
In 1920 Brazil lifted the law of banishment against its former dynasty and invited them to bring home the remains of Pedro II, although Isabelle's grandfather the Count d'Eu died at sea during the voyage. But after annual visits over the next decade, her parents decided to re-patriate their family to Petropolis permanently, where Isabelle attended day school at Notre-Dame-de-Sion while the family took up residence at the old imperial Grão Pará Palace.[3] Until then, Isabelle was privately educated by a series of governesses and tutors.
Isabelle was related to both parents of her future husband, and first met the young Prince Henri d'Orleans in 1920 at the home of the Duchess of Chartres. In the summer of 1923 he was a guest at her parents' home at the Chateau d'Eu, at which time Isabelle, aged 12, resolved that she would one day marry him. But he took no apparent notice of her at the wedding of his sister Anne to the Duke of Aosta at Naples in 1927. During a visit to his parents home, the Manoir d'Anjou in Brussels, over Easter in 1928, Prince Henri d'Orleans began to show interest in Isabelle, and still more at a family reunion in July 1929.[3]
Henri proposed to Isabelle on 10 August 1930 while taking part in a hunt at Count Dobržensky's Chotěboř home. The couple kept their engagement a secret until a family gathering at Attersee later that summer, but were obliged by the Duke of Guise to wait until Henri finished his studies at Louvain University before the betrothal was officially announced 28 December 1930.[3]
On 8 April 1931, at the Cathedral of Palermo, Sicily, Isabelle married her third cousin Henri, Count of Paris (1908–1999).[4][5][6] Isabelle was 19, while Henri was 21.[4] The wedding was held in Sicily, since the law of banishment against the heirs of France's former dynasties had not yet been abrogated.[5] The two families selected Palermo because Isabelle's family possessed a palace there, which had been the location of three earlier royal weddings.[5]
The wedding gave rise to several royalist demonstrations, and the road leading to the cathedral was lined with hundreds of visitors from France who viewed Henri as the rightful heir to the French throne.[6] He was greeted with such cries as "Vive le roi, Vive la France" along with other monarchist cries and songs.[6] These supporters were joined by members of the bride and groom's families, along with representatives of other royal dynasties.[6]
He became pretender to the throne of France from 1940 onwards.
In 1947, Henri and Isabel's family took up residence at the Quinta do Anjinho, an estate in Sintra, on the Portuguese Riviera.[7]
They had eleven children:
Name Birth Death Notes
Princess Isabelle Marie Laure Victoire 8 April 1932 married Friedrich Karl, Count of Schönborn-Buchheim.
Prince Henri Philippe Pierre Marie 14 June 1933 21 January 2019 married Duchess Marie Thérèse of Württemberg.
Princess Hélène Astrid Léopoldine Marie[8] 17 September 1934[8] married Count Evrard de Limburg-Stirum.
Prince François Gaston Michel Marie, Duke of Orléans 15 August 1935 11 October 1960 Died fighting for France in Algeria.
Princess Anne Marguerite Brigitte Marie 4 December 1938[4] married Infante Carlos, Duke of Calabria.
Princess Diane Françoise Maria da Gloria 24 March 1940 married Carl, Duke of Württemberg.
Prince Michel Joseph Benoît Marie 25 June 1941 married Béatrice Pasquier de Franclieu.
Prince Jacques Jean Yaroslaw Marie, Duke of Orléans 25 June 1941 married Gersende de Sabran-Pontevès.
Princess Claude Marie Agnès Catherine 11 December 1943 married Prince Amedeo of Savoy, Duke of Aosta.
Princess Jeanne de Chantal Alice Clothilde Marie 9 January 1946 married (Baron) François Xavier de Sambucy de Sorgue.
Prince Thibaut Louis Denis Humbert 20 January 1948 23 March 1983 married Marion Mercedes Gordon-Orr.
Princess Isabelle, called Madame, and her husband used the French Royal coat of arms. She survived her late husband by four years.